A l’approche de la fin d’année 2020, et à l’orée de la nouvelle année, c’est le moment pour certains dirigeants de faire le bilan des activités de leurs fédérations. C’est le cas de Harouna B. Maïga, Président de la Fédération Malienne de Basketball (FMBB) au micro de notre correspondant KAMS.
Malgré la Covid-19 qui a paralysé les activités sportives pendant plusieurs mois, la Fédération malienne de basket-ball a pu organiser ses deux compétitions majeures, à savoir le championnat et la Coupe du Mali. Quelle a été votre recette ?
Harouna B. Maïga (HBM) : On s’est beaucoup basé sur la discipline et sur le civisme de nos acteurs. Aussi on s’est beaucoup inspiré de l’expérience qu’on vient de connaître dans nos différentes compétitions internationales, notamment au niveau des seniors garçons à Kigali au Rwanda lors des éliminatoires de l’Afrobasket masculin 2021. Toutes les compétitions de Fiba ont été bénéfiques pour notre pays qui a su s’adapter au système du huis clos. Toutes nos compétitions se sont déroulées dans le respect strict des mesures barrières édictées par les autorités. Tous les acteurs se sont impliqués, notamment les clubs, les joueurs, les dirigeants et c’est le lieu de les remercier des efforts consentis pour la réussite de la saison.
KAMS : Cerise sur le gâteau, ne plus de l’organisation du championnat national et de la Coupe du Mali, les Aiglons ont remporté l’Afrobasket U18 en Egypte. Quels commentaires vous inspire cette belle saison ?
HBM : Effectivement, la saison a été belle. C’est vrai, quand on reprenait les activités en juin, on s’était fixé comme objectifs d’engager nos équipes dans les compétitions de Fiba. Sachant bien la situation, on ne pouvait que miser sur nos joueurs locaux. Le fait que nous avons repris notre championnat nous a beaucoup servi, parce que les équipes étaient majoritairement composées de joueurs locaux. Ainsi, les managers des sélections cadettes ont pu bâtir des équipes compétitives, majoritairement composées d’éléments locaux.
Le sacre des cadets en Egypte prouve que le niveau de notre championnat national est bon. Aussi, cette victoire montre qu’il y a un travail de suivi au niveau de la fédération. Inch Allah, nous allons continuer sur la même lancée et voir avec la direction technique nationale ce qu’il faut faire pour améliorer encore le niveau des sélections nationales.
KAMS : Sur le plan national, l’AS Police s’est illustrée en remportant les quatre trophées de la saison. Est-ce une surprise et selon vous, l’émergence des Policiers peut-elle booster la sélection nationale senior masculine toujours en quête de son premier sacre continental ?
HBM : Surprise, je dirai non, parce que l’AS Police a vraiment investi ces dernières années. Je tiens à féliciter la direction du club qui a investi sur certains joueurs et certaines joueuses. Quand vous prenez la formation masculine de l’AS Police, elle a aujourd’hui un niveau continental.
L’équipe s’est qualifiée pour la toute première fois de son histoire à la Basket Africa League. Et au niveau des filles, les dirigeants ont renforcé l’effectif en faisant signer des joueuses d’expérience comme Nagnouma Coulibaly qui a été plusieurs fois meilleure rebondeuse des championnats de France et d’Espagne. Si cette joueuse vient aujourd’hui jouer dans notre championnat, c’est forcément un plus pour notre basket-ball et on ne peut que s’en réjouir. Nous souhaitons que nos expatriés qui ont des difficultés reviennent au pays pour apporter leur expérience à la jeune génération. En plus, ça peut permettre à ces joueurs et joueuses de relancer leur carrière.
KAMS : Comment voyez-vous la suite de la Basket Africa League à laquelle participe l’AS Police ?
HBM : D’abord je dirai que cette compétition est une bonne initiative parce qu’elle offre l’opportunité à nos clubs d’attirer des joueurs d’autres continents, y compris le continent américain notamment nos jeunes universitaires qui évoluent aux Etats-Unis. Je suis persuadé que dans les années à venir le basket-ball africain n’enviera rien au basket-ball européen. Par la suite on tentera de tutoyer le géant américain (rires).
Propos recueillis par KamS.