D’Adama Diaw, Nadim Michel Kalife, Augustin Matata Ponyo, Didier Acouetey, Ousmane Sonko, Wilfred Do Rego, Lionel Zinsou, à Celou Dallein Diallo ou encore Carlos Lopes, tous ces éminentes économistes africains ont répondu au rendez-vous de Lomé où les Etats Généraux de l’ECO se sont refermés vendredi sur une note de satisfaction de l’initiateur, le professeur Kako Nubukpo.
En effet durant trois jours de débats contradictoires, pro et anti francs CFA se sont challengés sur ce que devrait être la future monnaie de la CEDEAO.
Ainsi, le thème du panel de clôture « Eco et perspective de développement de la CEDEAO » a mis l’accent sur l’adéquation entre La politique monétaire de la région et la politique économique de développement des pays et de la région dans son ensemble.
« Cette adéquation entre l’instrument (la monnaie) et la finalité (une croissance économique inclusive et durable qui produise un développement réel et tangible des populations ouest-africaines) est fondamentale, elle est la base même du projet de création de l’éco. Il s’agit, en effet, pour l’Afrique de l’Ouest, longtemps liée à la France par un (néo)colonialisme monétaire au franc français puis à l’euro, de se réapproprier son projet de développement ainsi que des outils et des choix pour parvenir à le mettre en œuvre et d’accéder à sa souveraineté pleine et entière » indiquent les participants dans un rapport de 320 pages.
Le document insiste également sur les priorités qui s’imposent comme préalables à l’optimisation des chances de réussite du processus d’intégration monétaire en cours. Elles sont au nombre de cinq.
A ce titre, l’emploi reste la première des priorités, notamment l’emploi des jeunes et des femmes. Ensuite vient une croissance économique durable et inclusive, basée sur des choix et des politiques sectorielles ambitieux fondés sur le développement des nouvelles technologies, notamment la digitalisation des procédures, autant dans le secteur public que dans le privé.
Puis, en 3ème lieu, le développement des infrastructures, (matérielles ou immatérielles), à l’instar des technologies de l’information et de la communication Il s’agit là d’une transformation régionale, dans laquelle la future monnaie éco peut et doit jouer un rôle central.
Le secteur agricole bien évidemment occupe une place de choix dans ce rapport. Le développement d’une agriculture compétitive est une urgence selon les experts. « La priorité est d’encourager le développement à la fois d’une agriculture familiale résiliente et d’un agrobusiness à la hauteur des potentialités agricoles de la région et qui puisse garantir la souveraineté alimentaire aux peuples ouest-africains ».
La cinquième urgence, qui résume et englobe les autres, est celle d’une meilleure intégration régionale des pays de la CEDEAO, basée sur une solidarité réelle. Si l’éco ne peut pas garantir une meilleure intégration régionale des pays de la CEDEAO, il peut néanmoins avoir un rôle moteur fort.
Au total, l’idée force à retenir à l’issue de ces états généraux est celle d’un espace CEDEAO compétitif avec un développement endogène construit autour d’une monnaie souveraine. « C’est un impératif pour un continent africain en marche vers la transformation structurelle de son économie et de sa société » a déclaré le professeur Kako Nubukpo.
PatDogb.