À 24 ans, Komla Hugor AKOSSOU n’est pas seulement étudiant en langues au département d’Allemand à l’Université de Lomé. Derrière ce visage calme et studieux se trouve aussi le capitaine engagé du club de hockey Young Star.
Passionné et déterminé, il s’est imposé dans une discipline encore peu connue au Togo, le hockey sur Gazon. À travers son engagement, il nourrit une ambition claire : contribuer à redonner vie à la discipline au Togo et à lui offrir la reconnaissance qu’il mérite, tant sur la scène nationale qu’internationale.
Découvrez le parcours de ce jeune sportif dans ce nouveau portrait signé Ahouevi info.
Une passion née par curiosité
C’est en 2014, alors qu’il était en classe de 6e, que Komla Hugor Akossou découvre le hockey. Ce qui n’était au départ qu’une simple curiosité devient rapidement un engagement profond dans une discipline encore méconnue au Togo.
« C’est en voulant simplement essayer quelque chose de nouveau que je me suis retrouvé joueur de hockey. J’ai choisi ce sport plutôt que d’autres disciplines parce qu’à la base, je jouais au football. Mais comme beaucoup s’y consacraient sans réel retour, j’ai voulu tenter autre chose. Le hockey était nouveau pour moi, et je me suis dit qu’il pouvait peut-être m’apporter plus. Je m’y suis investi sérieusement, et aujourd’hui, je suis fier du chemin parcouru. » , confie-t-il.
Le pari semble réussi. Dès la saison 2016-2017, Komla foule les pelouses d’Accra pour ses premières compétitions à l’extérieur, sous les couleurs de son club, Young Star.
Derrière son calme apparent, Hugor est un compétiteur dans l’âme. Il s’investit pleinement à chaque séance, malgré un emploi du temps d’étudiant chargé. Sur le terrain, il joue avec passion, porté par l’intensité du jeu et le plaisir de l’effort.
« Je ressens du plaisir, de la joie, parce que ça n’a pas été facile au début. Les premiers entraînements étaient très exigeants… Alors aujourd’hui, ressentir les progrès fait du bien. Ce que j’aime le plus, ce sont les dribbles, les passes… »
Sa persévérance finit par être récompensée. Lors d’un championnat national, il est élu meilleur joueur du tournoi, un moment fort de son parcours.
« Mon plus beau souvenir sur le terrain, c’était lors d’un championnat national. J’avais tellement bien joué que j’ai été élu meilleur joueur. Ça a été une grande joie pour moi, parce que les entraînements, les exercices physiques que les coaches nous obligeaient à faire, ont porté leurs fruits. »
Entre déception et détermination
Mais le parcours d’Hugor n’a pas toujours été sans embûches. L’un des épisodes les plus marquants de sa jeune carrière reste la douloureuse annulation d’un tournoi international à Abuja, pour lequel il s’était longuement préparé.
« Une sélection de joueurs avait été faite, et j’en faisais partie. Tout le monde était content, on rêvait déjà du voyage à Abuja. Pendant les entraînements, on suivait sérieusement les consignes des coaches. La veille du départ, on nous rassurait encore : on nous disait à quelle heure on allait partir. Alors, chacun avait préparé sa valise. On était excités, on s’envoyait des messages pour parler de ce qu’on allait emporter, de ce qu’on ferait là-bas, des buts qu’on voulait marquer, des tactiques qu’on comptait essayer… Et puis, le jour J, on nous annonce qu’on ne voyage plus… C’était dur à encaisser. Ce moment m’a vraiment marqué. On a tous été déçus. C’était une promesse, et on s’y était préparés mentalement.»
À la suite de cet épisode, certains coéquipiers ont même abandonné le hockey, mais lui a tenu bon.
« Des joueurs, déçus, ont arrêté le hockey. Mais nous, qui savons ce que nous cherchons, on a choisi d’accepter cette déception, de continuer à nous entraîner, parce que personne ne sait ce que l’avenir nous réserve. Peut-être que Dieu nous a protégés d’une situation inexplicable. »
Komla ne se contente pas de rêver. Il voit grand pour le hockey au Togo.
« Le regard que je porte sur le hockey dans mon pays aujourd’hui, c’est d’abord qu’il reste largement méconnu de la population, malgré la présence de nombreux talents. Nous manquons d’opportunités pour participer à des compétitions internationales. Pourtant, le hockey a le potentiel d’être valorisé autant que le football. Pour cela, il faut du travail, du soutien, et surtout des sponsors pour nous aider à progresser. Dans cinq à dix ans, j’espère que le hockey sera plus connu au Togo, que nous aurons la chance de participer régulièrement à des événements internationaux, et que nous disposerons d’une équipe nationale bien structurée, avec un encadrement technique solide. »
Son ambition personnelle ? « Mon rêve le plus fort dans ce sport, c’est de me faire former à l’étranger et de devenir un grand joueur pour revenir jouer pour mon pays, le Togo. »
À ceux qui le lisent, Komla Hugor AKOSSOU adresse un message : « Si vous avez un objectif, ne le perdez pas de vue. Restez concentrés et travaillez sans relâche. »
Et de conclure avec gratitude : « Je remercie Ahouevi et ces lecteurs de m’avoir lu et de m’avoir donné l’opportunité de m’exprimer sur le hockey un jeu qui me tient vraiment à cœur. »
Propos recueillis et retranscrits par E.V.
