Le mercredi 27 mai 2020, l’association des entraîneurs de football du Togo a perdu Gbegnon Sokpo Alexandre, un de ses valeureux membres. Une très grosse perte et l’on ne peut passer sous silence le parcours de l’homme.
« Travailleur, rigoureux, exigeant, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et qui aime élever la barre très haut pour un rendement meilleur de son effectif » tels sont les propos Djossé massaoudou l’un de ses cadets et collaborateurs pour décrire Sokpo Alexandre.
Gbegnon Sokpo Alexandre dit Edéa pour les intimes avait 70 ans, lorsqu’il a achevé son parcours sur la terre. Originaire de Amédéhoèvé une localité de la région Maritime située à quelques mètres de Baguida, il vivait entre deux localités (Tsévié et Amédéhoèvé).
Il a laissé beaucoup de beaux souvenirs dans le milieu du football national et ses collègues et connaissances ne tarissent pas d’éloges sur lui, en dépit de la vive émotion causée par sa disparition.
Toujours enjoué après un travail, intensif, amoureux du beau jeu et de la discipline, Gbegnon Sokpo Alexandre commence sa carrière comme joueur et entraîneur à Kpéssou club de Tsévié. Intraitable sur son aile droite, il faisait beaucoup parler de lui pour sa vitesse de course, et ses dribbles.
Après une formation en Algérie, faute d’institution de cet acabit à l’époque au Togo, il a embrassé la carrière de Professeur d’EPS. C’était d’ailleurs l’un des premiers dans son domaine au Togo. A son retour d’Algérie, il fit un petit parcours comme joueur à Agaza Omnisports de Lomé avant de se reconvertir en entraîneur.
Entre 1990 et 1991, il prend les commandes du club Gomido de Kpalimé. En 1993 sous la présidence du feu Sagbo Auguste, Sokpo est engagé au poste entrainement d’Agaza Omnisports de Lomé avec des collaborateurs comme Djossé massaoudou et Assogba yaovi. C’est alors le début d’un brillant parcours qui le fait entrer à tout jamais dans la mémoire collective.
Après un an de travail, Agaza Omnisports accède à la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe. Tel un professionnel, Sokpo Alexandre exige un campement pour son effectif hors de Lomé avant le début de la saison et pour préparer la coupe africaine des vainqueurs de Coupe.
Entré en compétition continentale, Agaza de Lomé amené par Gbegnon sort le club Guinéen du Hafia de Conakry. Le prochain adversaire d’Agaza s’appelait le Canon de Yaoundé. Cette double confrontation coïncida avec un stage de Sokpo à Claire fontaine, en France.
Après une victoire à Lomé, 3-1, Agaza réssit à accéder au tour suivant malgré la défaite 0-1 à Yaoundé. La victime suivante est un club Tunisien écarté 6-1 à Lomé et 1-4 en Tunisie. Les demi-finales étaient là.
Malheureusement, Agaza, en dépit du retour aux commandes de Sokpo devra s’avouer vaincu face Daring Club Motema Pembe du Zaire (actuelle République Démocratique du Congo) qui a remporté les matchs par 3-1 au Zaire et 2 -1 à Lomé.
Gbegnon Sokpo était entré dans le club très fermé des grands entraîneurs togolais de l’époque qui avaient pour noms, Anthony Oscar, Amenda Kodjovi William, Charles Ayivi, Afissou, Tossoukpè, etc… Il était considéré au même titre que Camélio Akoussag, Paul Zougbédé, avant la dernière vague constituée par Bako Bawa, Bana Tchanilé, Samer Abraw, Kodjovi Mawuena.
Pour sa seconde année à Agaza, Gbégnon gagne avec ses poulains la coupe du Togo et se qualifie pour la coupe CAF. Le premier adversaire Coton de Garoua n’avait pas résisté à la piqûre des scorpions noirs de Tokoin.
Agaza sort Coton de la compétition (par les scores de 2-1 et 1-1 pour les manches aller et retour). Pour cette seconde participation togolaise, une formation tanzanienne bloqua le passage aux protégés de Gbégnon Sokpo. Pour la troisième année, les scorpions noirs gagnent encore la coupe du Togo face au dynamique togolais et retrouve une fois encore la compétition continentale.
Au premier tour Agaza avait rendez-vous avec Africa sport de la côte d’ivoire qui le sort de la coupe. Gbégnon rentre de cette compétition, déçu et quitte la direction technique du club. Il rejoint Sémassi de Sokodé avec lequel il joue la demi-finale de la coupe du Togo contre Agaza.
Il s’exile ensuite pendant deux ans au Gabon. Revenu plus tard à Agaza pour sauver son club de cœur, Gbégnon Sokpo Alexandre avait déjà des soucis de santé qui ne lui permettent pas de travailler facilement. Il fut obligé de passer le témoin et s’en ira avec ce malaise.
Tenace dans ses décisions et principes, son plus grand regret sera de n’avoir pas été instructeur CAF. Pédagogue et respecté dans les milieux, il formait avec ses amis Togbui Camélio Akoussah et Paul Zougbédé un trio toujours disponible pour transmettre leur savoir à la jeune génération entraîneurs.
Tel un père pour certains, collègue pour d’autres, Gbégnon Sokpo Alexandre était un monument du football togolais comme le soulignent Djossé Massaoudou et Aboubakar Fofana Diouf.
C’est pourquoi, il est difficile et pénible de parler de lui après sa disparition. Ses collègues et le football national lui souhaitent le repos éternel.
AGBO Love
Son parcours en tant qu’entraîneur de l’équipe nationale féminine, puis entraîneur en Guinée équatoriale, entre autres
Merci beaucoup