La boxeuse algérienne Imane Khelif ne participera pas aux Championnats du Monde de Liverpool, prévus du 4 au 14 septembre. Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) a refusé d’accorder un effet suspensif à son recours contre la décision de World Boxing, qui impose désormais des tests génétiques obligatoires à toutes les athlètes féminines majeures.
Une championne stoppée net
Sacrée à Paris 2024 dans la catégorie des moins de 66 kg, Khelif espérait enchaîner avec un titre mondial. Mais l’absence de décision rapide du TAS l’oblige à déclarer forfait. « Pas d’audience programmée avant plusieurs semaines », a précisé l’instance basée à Lausanne, excluant toute participation à Liverpool.
Une règle controversée
Depuis 2023, World Boxing impose un test PCR visant à déterminer le sexe biologique à la naissance pour les athlètes de plus de 18 ans. Cette mesure fait suite aux débats autour de la présence d’athlètes intersexués ou transgenres dans les compétitions. Lin Yu-Ting, championne olympique Taïwanaise également concernée, a accepté le protocole mais ne sera pas alignée non plus.
Une affaire symbolique
Pour Khelif, née et élevée comme fille, cette décision est vécue comme une injustice. Elle dénonce un examen qu’elle juge intrusif et discriminatoire. Son cas pourrait ouvrir une première bataille juridique sur la légalité du retour des « tests de féminité », autrefois utilisés aux Jeux Olympiques entre 1968 et 1996, puis abandonnés.
Une carrière en suspens
Déjà absente des Mondiaux 2023 pour les mêmes raisons, Khelif subit un nouveau coup d’arrêt. À 25 ans, elle reste déterminée à défendre son droit de boxer sans condition supplémentaire. Son avenir dépendra désormais du jugement final du TAS et de l’évolution des règles imposées par World Boxing.
E.V.
Crédit photo : DR
