Le Forum du Sport Africain (FSA) a organisé le 17 avril 2021, à Lomé, une rencontre d’informations et d’échanges sur le thème : «Le basketball hier, aujourd’hui et demain ». Cette initiative qui a rassemblé plusieurs acteurs du sport vise à revaloriser les sports de main, surtout le basketball qui a jadis fait l’honneur du Togo mais qui a presque disparu aujourd’hui, devenant une espèce rare sur toute l’étendue du territoire. Comment faire revivre ce sport pour que les talents qui sont cachés et ceux qui sont là puissent continuer à pratiquer et faire le basketball togolais.
S’appuyer sur le passé pour construire l’avenir
«Nous avons choisi ce thème parce qu’au temps de nos parents et grands-parents, il y avait de l’engouement, tellement de joie, des moments inoubliables… Le basketball d’hier n’est plus le basketball d’aujourd’hui. Aujourd’hui, les jeunes sont plus préoccupés par l’argent que par les efforts et l’ambition de faire un truc pour son pays. C’est la réalité, c’est vrai que sans l’argent ou sans les supports matériels et financiers le sport ne peut pas avancer…. Il est donc de notre devoir de leur parler du passé, pour qu’ils puissent mettre à profit le soutien qu’on va leur apporter, et accepter de changer, parce que ça va changer », a indiqué la responsable de la commission basketball du FSA, Mme Zarami Rabiatou.
S’agissant du basketball hier au Togo, notamment ses débuts, l’orateur prévu M. Casimir Agbogbe n’ayant pas pu faire le déplacement, son document a été présentée par M. Johnson Fafadji, Directeur Technique National de la Fédération Nationale de Basketball du Togo.
Cette présentation a permis de savoir par exemple que, les clubs étaient composés à majorité d’élèves et d’étudiants et que les premiers basketteurs ont développé entre eux de très fortes relations de fraternité, de solidarité, et d’amitié (bien qu’étant de farouches compétiteurs et adversaires lorsqu’ils étaient opposés sur les terrains), conservées jusqu’à aujourd’hui.
Selon M. Fafadji Johnson, cet engouement autour basketball réside dans la manière dont les clubs se sont formés en dépit de ressources assez limitées et des équipements rudimentaires. Ce qui les a sans nul doute poussés à se surpasser pour exceller et devenir les meilleurs de la sous-région.
S’appuyer sur le minibasket, le 3X3
Il y a donc lieu de s’en inspirer aujourd’hui afin de repartir au travail afin remettre le basketball togolais sur les rails et faire du basketball là ce que les anciens en avaient fait auparavant. Nous aussi nous voulons pouvoir remonter sur le toit de la sous-région et pourquoi pas sur celui du Continent et du monde ?
Cela ne sera pas facile, car le retard est important. Une stratégie est à penser et à mettre en place, au niveau du mini basket par exemple, parce qu’il faut commencer par détecter et former les gens compte tenu des fondamentaux qui se doivent au niveau du basketball. Et d’ajouter « Dans un second temps voir dans quelle mesure développer le 3×3 parce que le basketball se joue aussi à deux, à trois, les combinaisons se font sur le terrain à deux, à trois et s’il y a aujourd’hui un basketball 3×3 ça permettra quand même de créer ces combinaisons là, de mettre sur pied ces connexion. En plus ça ne coute pas trop cher ».
Mlle N’dukue Darlix Confort Rachel, joueuse de l’Etoile Filante basketball, médaillée d’argent avec la sélection nationale de 3×3 aux 1ers jeux africains de place à Sal au Cap-Vert, invitée pour parler du basketball d’aujourd’hui a fait cas du nombre d’équipes actuellement au Togo, des infrastructures sportives, de l’organisation actuelle des clubs et fait des doléances pour que le basketball puisse faire encore plus d’effet dans l’avenir. Elle a également pointé du doigt les difficultés auxquelles les clubs sont confrontés, notamment, les infrastructures le de terrains, des ballons, des maillots, les centres de formation. A cet effet, comme pistes de solution, elle propose qu’il faille retrouver les fondamentaux qui ont fait la force des anciens, à savoir la formation dans les différentes catégories (minime, cadette, junior et même sénior). «Nous avons demandé à ce que l’Etat puisse nous aider sur toutes les formes en construisant des terrains, en nous offrant des jeux de maillots, des ballons afin que ce sport soit revive à nouveau », a-t-elle ajouté.
Même s’il est descendu très bas, le basketball peut remonter et donner de l’espoir aux jeunes !
Cette initiative du FSA, a été appréciée par MM. Cosmas Kpokpoya et Marius Anani Agbodjan, deux anciennes gloires du basketball togolais pour qui il n’y a pas de problème sans solutions. Selon eux, pour relever le niveau du basketball togolais, former les coachs, les faire aimer la discipline.
« (…) Il y a toujours solution à chaque problème. Je ne dis pas que le basketball togolais est descendu si bas qu’on ne peut pas le remonter. On peut le remonter. Nous avons au Togo les compétences, les facteurs humains, des jeunes qui demanderaient que peut être que ça pour jouer. Et maintenant qu’est ce qui nous manque ? Je dirai les moyens surtout financiers. Aujourd’hui le sport c’est de l’argent. A court terme, il faut sensibiliser les gens », a laissé entendre M. Cosmas Kpokpoya.
Notons que le Forum du Sport Africain (FSA) est un réseau de personnalités sportives de plusieurs pays africains et de l’occident. Son objectif c’est de faire du sport un levier de développement durable de l’Afrique. Surtout, de faire converger les forces et les idéaux pour relever les défis auxquels l’Afrique fait face.
« Nous voulons que le sport joue son vrai rôle dans le développement de l’Afrique et particulièrement de notre pays le Togo. Le sport doit créer la richesse, l’emploi et pour ce faire, nous avons mis plusieurs commissions au niveau des disciplines sportives et d’autres secteurs d’activités pour pouvoir réfléchir ensemble sur comment on peut utiliser le sport pour le développement durable. C’est ça qui nous amène aujourd’hui ici dans un programme dénommé le passage de FSA qui est un programme de communication de proximité. Il consiste à aller vers les gens, à inviter les personnalités sportives qui ont de l’expérience dans le sport pour pouvoir partager leurs expériences et nous montrer les voies afin qu’on puisse vraiment trouver là où on peut amener le sport », a confié le fondateur du FSA, M. Jean-Marie Attila.
Ali.