Ndjiké Mayé, ancien gardien de but international de football togolais, de la Modèle de Lomé et de Lomé 1 s’est confié à nous.
Ahouevi : Présentez-vous à nos lecteurs s’il vous plait
Mayé : Je m’appelle N’djiké Mayé. Je suis professeur d’éducation physique à la retraite, ancien footballeur international du Togo. Je compte à mon actif plusieurs sélections togolaises ainsi que du Gabon. Je suis détenteur d’un diplôme d’entraineur de football du troisième degré.
Ahouevi : Comment êtes-vous arrivé au football ?
Mayé : comme tout enfant, dès que j’ai été en âge de marcher e courir, j’ai commencé à taper dans le ballon. C’était dans mon, village que j’étais à l’école primaire. Le ballon c’était tout d’abord le citron, puis l’orange voire des chiffons qu’on roulait en forme de ballon. Après c’est avec les ballons en plastique dur qui venaient du Nigéria. Et puis, pendant des vacances à Lomé chez mon oncle, j’ai fait la connaissance de deux jeunes garçons venus du Ghana. L’un était gardien de but et l’autre était joueur de champ. Tous les deux avaient leurs équipements y compris un ballon. En ce moment j’étais à Bè non loin du marché, dans une ruelle bien sablonneuse.
Les deux jeunes faisaient un seul but, le gardien arrêtait les tirs du joueur et moi je les suivais depuis ma devanture. Je me mettais devant notre portail pour suivre chacun de leurs entraînements. J’avais à peine 12 ou 13 ans. Un jour, le joueur de champ épuisé m’a appelé et m’a demandé de tirer aussi. J’ai tout d’abord refusé mais il a insisté et j’ai commencé. Le jour suivant, j’étais devenu le second tireur et lorsque le gardien de but s’est épuisé, il m’a sollicité pour le remplacer.
J’ai pris place dans les buts, sans jamais avoir occupé ce poste auparavant. Quand ils ont commencé les tirs, le gardien m’a indiqué qu’à chaque fois qu’ils me lancent le ballon sur le côté, il fallait toujours que je plonge. Cela a continué pendant près de deux semaines.
De retour au village, j’ai changé de poste pour aller dans les buts. Mes camarades ne pouvaient rien dire, puisque j’étais le propriétaire du ballon. Par la suite, ce poste m’a plus et j’ai choisi de le garder. De plus à la radio, j’entendais parler souvent d’un certain Tchétché Galey Félix, qui était gardien de but, cela m’a conforté dans mon choix. Avec l’équipe de mon village on a fait le tour des villages environnants (Anfoin, Glidji, Zalivé, Aného, Vogan, etc.) On les battait tous, sauf Aného qui nous résistait. C’est ainsi que je suis venu au football.
Ahouevi : Parlez-nous un peu de votre carrière
Mayé : Quand je suis arrivé à Lomé, j’ai signé ma première licence à ASAF (une petite équipe du quartier) qui jouait sur le terrain du cimetière. Ensuite je suis allé signer ma première licence en première division dans le Heart of Oaks de Lomé, en première division, j’avais à peine 17 ans à ma première année et j’avais joué contre toute les équipes (8 au total).
Lors de ma deuxième année, il y avait un nouveau gardien de but qui est devenu un ami des entraîneurs. On le faisait beaucoup jouer mais moi, on me faisait jouer seulement contre les grandes équipes telles que l’Etoile filante de Lomé, Dyto, la Modèle de Lomé et j’encaissais beaucoup de buts. Lui il s’en sortait avec des scores qui forcent l’admiration et il était devenu le grand gardien de l’équipe. Les entraineurs avisés qui me suivaient au cours des matchs se disaient que si ce garçon avait une bonne défense, il serait très bon.
C’est comme cela que j’ai commencé ma carrière. La SOTOMA était à la recherche d’un gardien de but. Nous étions au moins 6 gardiens à passer le test et j’ai été retenu. J’ai donc été recruté comme élève marbrier afin de jouer pour cette équipe. J’étais très apprécié de tous.
Cette année-là nous avions joué le championnat corporatif contre la CEET qui avait des joueurs internationaux comme Kaolo, Sodjinssi, Hiller, Adjévi etc. Nous avions donc joué à la gendarmerie de Lomé. Nous leurs avions marqué un but qu’ils ont peiné égaliser. Le match retour a été programmé au camp militaire gagné 3-2 par la CEET.
Après le match, j’ai été approché par Kaolo qui m’a félicité. Sur proposition de ce dernier et insistance d’autres comme Sodjinssi, Aguiyar, je suis venu signer à la Modèle de Lomé. C’est donc à partir de là que j’ai découvert davantage le football. Que du plaisir ressenti lorsque vous recevez les félicitations des supporters, des ministres etc. C’était vraiment le moment de ma carrière qui est resté encré dans mon esprit.
En 1971 par exemple, mon entraineur Ayivi Charles me disait que si je réussissais à aligner cinq matchs sans défaites, j’accéderai en équipe nationale. Au bout de quatre matchs, j’y suis arrivé aux côtés de Tommy et Barrigah.
(A suivre). Propos recueillis par Tony Dee et retranscrits par Agbo Love.
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