L’Athlétisme, le Taekwondo, le Canoë Kayak, ou encore l’escrime. Ces disciplines sportives sont sûrement celles qui contribuent le mieux à l’histoire sportive du Togo sur le plan international. Elles comptent à leur actif beaucoup de médailles. Cependant, elles demeurent les parents pauvres du sport togolais tant les subventions et financements qui leur sont alloués sont souvent insignifiantes et même rares.
Ainsi, les acteurs intervenant dans le sport sont unanimes à demander, et parfois supplier les autorités togolaises pour qu’elles s’investissent davantage dans le financement du sport en général, si tant est que le pays aspire à faire mieux que la seule médaille de bronze glanée aux Jeux Olympiques.
En effet, à Beijing en 2008, Benjamin Boukpéti, devenait le premier médaillé olympique togolais. Depuis, difficile d’avoir de ses traces. Une situation que prédisait déjà Sandrine Thiebaud Kangni, éliminée aux 400 mètres à Beijing : « La participation aux Jeux Olympiques ne se résume pas à l’achat des billets d’avion. Les stages sont nécessaires à l’obtention de bons résultats ».
Outre cet exploit historique de Benjamin Boukpéti en Canoë kayak, l’escrime se positionne comme l’autre discipline qui glane bien de trophées pour le Togo lors des compétitions continentales. Conduite par Victor Laméga, l’équipe dirigeante de la Fédération Togolaise d’Escrime (FTE) enregistre depuis 2012 un bilan plutôt satisfaisant. « Nos équipes nationales cadets, juniors et seniors sur le plan international ont réalisé de bons résultats. Nous avons par exemple une médaille d’Or, deux en Argent et une en bronze en compétions sous régionales. Sept médailles de bronze en championnats d’Afrique cadets et juniors. Deux médailles en bronze aux jeux africains de la jeunesse en 2018 à Alger et deux autres en bronze aux jeux africains de Rabat en 2019 » relève-t-il.
L’amélioration de la qualité des compétions nationales avec l’usage d’équipement aux normes internationales a été sans nul doute l’autre défi auquel s’est attelée la fédération ces dernières années. De nouvelles compétitions ont été introduites indique la fédération. Le championnat du Togo U20, U15, les opens et challenge, l’augmentation du nombre de clubs qui est passé de 6 à 12 ainsi que la création de nouvelles ligues d’escrime avec une promotion méritée des maîtres d’armes.
Réélu à la tête d’une nouvelle équipe le samedi 7 novembre à Kara, le président de la FTE, Victor Laméga entend porter l’escrime au premier rang des sports de main au Togo. « Nos ambitions pour les 4 prochaines années, c’est d’abord de porter au plus haut niveau l’escrime togolaise, ensuite un accent sera mis sur les infrastructures. L’escrime est un sport de salle alors que pour le moment nous nous entrainons sur les parkings des écoles. Il nous faut alors doter les clubs et ligues de salles et équipements pour la sécurité des pratiquants » a-t-il précisé.
La formation est aussi une priorité pour le nouveau bureau exécutif de la Fédération Togolaise d’Escrime. Des séances de formations des maitres d’armes, des athlètes et des cadres administratifs pour une meilleure gestion de la fédération. Un document de politique de mobilisation des moyens financiers verra le jour dans les prochains jours à en croire Victor Laméga. « Sans les moyens financiers, nos ambitions sont vouées à l’échec, raison pour laquelle nous comptons élaborer un plan de mobilisation et marketing » a-t-il lâché.
Au Togo, seul le football bénéficie d’une attention particulière des autorités en charge des sports. Un plan de développement des sports couplé d’un budget devrait constituer une bouffée d’oxygène pour les sports de main en véritable souffrance, mais comment faire pour attirer l’attention des autorités ? sans réponse adéquate à cette question, le chemin de croix pour l’escrime, comme pour les autres disciplines sportives risque d’être encore très long.
PatDogb.
https://www.ahouevi.net/escrime-togo-une-discipline-si-productive-etsi-mal-accompagnee/