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Rédigé par 17 h 01 min Basketball, Sport

Basketball / Togo : Agbogbe Kokou Casimir, retour sur un parcours remarquable

Dans la rubrique consacrée aux anciennes gloires et aux pionniers du sport togolais, ahouevinfo.tg vous fait découvrir aujourd’hui, AGBOGBÉ Kokou Casimir (AKC), ancien international de Handball, de Basketball, ancien footballeur également. De formation Economiste et Inspecteur Central du Trésor, il est aujourd’hui à la retraite et Consultant Indépendant en Finances et Gestion des Etablissements Humains et de l’Habitat. Il est marié et père de 5 enfants.

Ahouevi : Racontez-nous votre parcours en tant que joueur puisque vous faites partie des célébrités, aujourd’hui

AKC : Célébrité ? je ne le suis guère. J’ai juste été un sportif ordinaire. S’agissant des vraies célébrités, le Togo en a connu toute une foultitude, dans laquelle je peux citer par exemple, au football, Karim Djibril, Charles Ayivi, Oscar Anthony, Edmond Apeti « Docteur Kaolo », … au basketball, Léon Kougbe, Horatio Freitas, Firmin Onissa, Appolo Kpokpoya…., au handball, Cosme d’Almeida, Kakala, Adekambi et Jacques Gabiam… Il y en a eu plein, dans les autres sports. Pour ce qui me concerne, j’ai eu à pratiquer plusieurs disciplines, pendant plus de 40 ans, de 1958 à 2001, c’est-à-dire de l’école primaire jusqu’à mon admission à la retraite. Après, je me suis investi, aux côtés des anciens basketteurs. Ça a été en fait, pour moi, une véritable passion.

Ahouevi : Vous avez eu un parcours qui inspire. Pouvez-vous nous en faire l’économie ?

AKC : je ne souhaite pas du tout que ma carrière inspire qui que ce soit. Dans ma jeunesse, j’ai été souvent frondeur. Ceci ne m’a pas permis de me soumettre à un entraîneur quelconque. J’ai été un ‘self made man’ dans toutes les disciplines auxquelles j’ai goûté. J’avoue que malgré les dons et individualités dont on est gratifié, il faut se soumettre à la discipline d’équipe pour exceller. J’ai pratiqué le football en interclasse, en qualité d’arrière à l’Ecole Primaire de la Cathédrale, et au Collège Saint-Joseph de Lomé, mais pas avec passion.

L’Athlétisme fut plutôt juste une discipline d’aide à glaner quelques points pour combler d’éventuels trous dans les autres matières. Je me suis beaucoup adonné au basketball en qualité d’arrière, au niveau civil à la Jeanne d’Arc du Togo (JAT) à Lomé, à l’Essor de Lomé, à l’Entente Scolaire et au Froid Service d’Abidjan, en Côte d’Ivoire.

Au niveau scolaire et universitaire, à l’équipe du Collège Saint-Joseph de Lomé, à l’équipe du Lycée de Tokoin de Lomé, à l’équipe de l’Université du Bénin (UB) de Lomé, à l’équipe de l’Ecole des Sciences Economiques de l’Université d’Abidjan et enfin à l’équipe de l’Ecole Nationale des Services du Trésor de Paris (ENSTP) en France. Enfin au niveau des Vétérans, j’ai joué avec l’Amicale des Pionniers du Basketball Togolais dite « Les Barbus » et l’Amicale des Anciens Basketteurs au Niger.

Agbogbe Kokou Casimir avec la sélection de Handball du Togo

Le Handball, par contre, a juste été, un hasard qui a détourné et obligé plusieurs basketteuses et basketteurs des années 1960/1970, à devenir des bi-disciplinaires des ballons ronds… Je l’ai pratiqué, plutôt en qualité d’ailier, également dans maintes formations : (i) Racing Club de Lomé, (ii) UB de Lomé et (iii) Association Universitaire de Côte d’Ivoire (AUC) d’Abidjan.

Ahouevi : racontez-nous votre premier contact avec un ballon !

AKC :  C’est le hasard ou la proximité qui m’a souvent donné l’occasion de toucher au ballon. Tout d’abord, pour le football, étant né dans le quartier Adjangbakomé, à 300m de « Terrainvi », actuel marché d’Attikpodji, je m’y rendais régulièrement, dès l’âge de 6 ans pour admirer les stars de l’époque et leur servir de ramasseur de ballon avec des amis du quartier. Un peu plus tard, on allait faire la même chose à Pechout Parc, à Cheminots Parc et à « Terraingan », actuel Stade Municipal de Lomé, pour assister aux matches, en usant de roublardise pour y accéder.

Quant à la pratique même du football, les opportunités qui s’offraient à nous étaient (i) le jeu du nom de « Sété » (coup de tête), sur la rue Colonel Marroix, actuelle rue Koketi, en ce temps bordée d’arbres géants de même nom, qu’on utilisait comme poteaux de buts ; (ii) jouer au jeu appelé « Total », partout et même en pleine rue, surtout avec des épluchures ou restes de pamplemousse, d’orange, de citron ou de mandarine, (iii) joueur en équipe sur les terrains vagues, ou tout endroit qui s’y prête.

Les ballons étaient souvent fabriqués par nous-mêmes avec des objets de fortune, vessies de divers animaux récupérés auprès des vendeurs de brochettes « tchatchanga », de chaussettes usagées et autres objets pouvant être transformés comme tel. Par la suite, avec un peu de sous, on allait acheter des ballons manufacturés à Bata, Monoprix, Pariscoa… boutiques de l’époque.

Le Basketball m’intéressa dès mon entrée en 6è, au Collège Saint-Joseph, mais c’est grâce à un fait anodin que j’ai franchi le pas. Mon domicile d’alors à Kokétimé, accueillait le soir les ballons de l’équipe de la Jeanne d’Arc du Togo (JAT) dont le terrain était tout proche, face à l’immeuble qui abrite actuellement l’Agence de la GTA-C2A. Avec plein de ballons à disposition, je me suis conçu un programme de maîtrise du tapotage (dribble) du ballon et des trois pas (double appui), en un mois. J’y suis à peu près parvenu en observant les séances d’entrainement de la JAT entre 17Het 18h30, avec attention et en essayant de mettre en application pendant mes heures libres de la journée, ce que j’ai retenu de ces séances. C’est ce qui m’a permis de me présenter aux séances des mois suivants pour parfaire un peu mes connaissances.

Pour le Handball, ce fut vraiment une aubaine. La discipline venait de naître au Togo et le Racing club cherchait à créer sa section handball. Un vendredi, Messieurs Sodji et Jazzar, véritables mécènes de l’époque nous avaient invités à une séance d’entraînement pour un match de coupe ou de championnat prévu le samedi, 24H après. On était quelques basketteurs de l’Entente Scolaire et de la JAT et il fallait maîtriser le tapotage avec un ballon plus petit que celui du basket, les déplacements avec le ballon, et une technique de trois pas plus relaxe et des tirs dans une cage plus large que le petit panier rond de basket. On avait eu aucune difficulté pour gagner, dès ce premier match, et d’autres par la suite et arracher championnats et coupes. On y a pris goût pour devenir par la suite de véritables handballeurs.

(A suivre).

Propos recueillis par PatDogb et retranscrits par Tony Dee.

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